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Récit d'une escapade inoubliable

  • Photo du rédacteur: The Nest
    The Nest
  • 17 mai 2018
  • 6 min de lecture

Je viens de passer quelques jours dans une petite ville d’Italie, un séjour qui s’est révélé être une expérience très singulière.


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Cela fait quelques années que les Pouilles font partie de ma liste de destinations à visiter. Alors, en découvrant ce séjour dans les offres du voyagiste, dans le budget que je m’étais fixé et les dates que je ciblais, tout semblait parfait. Après avoir pris soin de vérifier que l’offre ne faisait pas mention d’autotour ou d’option de location de voiture, le voyage était réservé. J’imaginais déjà ma journée type : le matin, je me lèverais, j’arpenterais les rues d’un village pittoresque, prenant des photos par ci, par là, pour aller prendre mon petit déjeuner dans un Caffè du coin. Dans la journée, je découvrirais le village à vélo, la mer, des points d’eau sympa, bref les Pouilles comme dans mes rêves.

C’était sans compter sur les surprises que me réservait mon séjour.

La veille du voyage, j’ai eu une drôle de sensation : je n’avais plus envie d’y aller. J’avais envie de rester à la maison, comme si j’y serais beaucoup mieux... Maman venait tout juste de partir, alors j’ai mis cette sensation désagréable sur le compte de la dépression post départ maman ; de plus, à l’aller comme au départ, j’avais des escales d’au moins 2h chacune, ce qui me donnait une autre raison d’y aller à reculons.

Le jour du départ, l’excitation du voyage n’était toujours pas au rendez-vous. Au bout de 6h de voyage (sans compter que je m’étais levée avant 6h), j’atterris enfin à l’aéroport de Brindisi. La vue de la mer depuis le hublot m’avait redonné le sourire, c’était une vue magnifique. Je parvins enfin à visualiser les vacances tant rêvées dans les Pouilles.

Il me fallut une grosse heure pour me rendre sur mon lieu d’hébergement. A mesure que nous y arrivions, on aurait dit qu’on se retirait de plus en plus de la civilisation... une impression sûrement!

Autour de l’hôtel, tout était calme, ca devait l’heure de la sieste, il était à peu près 16h, rien d’alarmant a priori! Une fois installée, premier objectif commencer la découverte de la ville, plus précisément chercher où dîner le soir.

C’était très étrange, les cheveux au vent sur mon vélo, j’étais seule sur la chaussée, je ne croisai personne, quelques rares voitures, mais rien de pus. Ce n’est qu’arrivée au bord de plage que je croisai du monde. On était dimanche, on aurait dit que tout le village s’était donné rendez-vous au bord de la plage, jeunes et moins jeunes. D’autres encore, massés sur la terrasse du seul bar «in » de la ville. D’où je me tenais, la terrasse avait l’air vraiment petite, un peu moins d’une dizaine de tables, et chaque centimètre de ce petit espace était occupé. Ce fut pour ainsi dire le seul jour de tout mon séjour où je croisai autant de monde au centimètre carré.

Le soir, dîner à 20h, le restaurant était animé mais pas plein (pour rappel, on est en Italie, pas besoin qu’ils soient nombreux pour que ça devienne vite animé), quelques familles étaient présentes, toutes générations confondues pour le dîner dominical. Au moment du retour à l’hôtel (situé à 5 minutes à pied du restaurant), pas âme qui vive. Heureusement, j’étais à vélo ! On entendait les chiens qui aboyaient et les oiseaux qui avaient du mal à dormir sans doute à cause des aboiements. Dans ma tête je n’arrêtais pas de me dire, mais c’est quoi cette ville!!?


Pour le second jour, je décidai d’aller là où il y avait des gens! Voyager seule d’accord, mais je n’ai jamais dit que je voulais que ça se transforme en retraite spirituelle...

Direction l’arrêt de bus. Nombre de personnes croisées: 0, par contre 1 chien errant croisé (qui m’a fichu la frousse à tel point qu’à chaque fois que je sortais de l’hôtel, ma prière était de ne pas le croiser de nouveau, ni aucun de ses petits camarades d’ailleurs), 3 chiens qui ont aboyé à mon passage, depuis les barrières fermées fort heureusement ! En même temps que j’arrivai à l’arrêt de bus, un homme âgé marchait dans ma direction!! Prière exaucée, au moins je ne serais pas seule face au chien!

C’était le moment de sortir mon plus bel italien pour lui demander si c’était bien l’arrêt pour aller à la ville. Je lui ai également avoué mon étonnement du calme qui régnait dans la ville, sur quoi il m’a répondu que c’était toujours ainsi. Je lui ai demandé, toujours de mon plus bel italien (je baragouine un peu en mélangeant savamment l’espagnol, l’anglais et le français quand je ne me souviens plus des mots en italien) où je pouvais visiter de jolies choses. Il m’a dit en riant qu’il a vécu là toute sa vie et ne saurait pas dire ce qui était beau à visiter ; en revanche, il était capable de m’indiquer l’arrêt pour rejoindre les lieux touristiques, ce que j’acceptai joyeusement. En attendant le bus, on a fait un brin de causette: il m’a posé des questions sur le fait que je voyageais seule, en précisant qu’il serait incapable de le faire... puis il m’a raconté qu’il a précédemment été chauffeur guide, mais qu’il a dû arrêter à cause de sa vue qui baissait...

En suivant ses consignes, Je suis arrivée au site touristique de Lecce: si je devais le décrire, je dirais que c’est un peu comme le centre historique préservé, avec ses monuments baroques, ses places, ses rues pavées où se sont installés commerces et restaurants. Je comparerais ça à une médina où piétons, cyclistes et voitures cohabitent sur les chaussées étroites.

Le centre ville était pittoresque, mais une fois qu’on en sortait, à mon goût en tout cas, il n’y avait plus rien à voir. J’ai fait le tour en quelques heures puis j’ai eu envie de rentrer, histoire de ne pas avoir à parcourir les 5 minutes qui séparaient le restaurant de l’hôtel dans la nuit, seule avec moi-même et les aboiements des chiens (qui me faisaient sursauter à chaque fois), et la crainte de tomber sur un des chiens errants, d’autant plus que cette fois, j’étais à pied!! Il en fût autrement.


Moovit m’indiquait un bus à 18h30, que nenni, j’ai patienté pendant 45 minutes! Puis j’ai interrogé des passants pour savoir si le bus était bien prévu et là, un homme âgé m’a dit que le prochain passage était pour 20h30! Bon sang, il était à peine 19h : j’avais faim, j’en avais marre ! Il fallait tuer le temps, manger, mais je ne pouvais pas me permettre de trouver un restaurant à l’écart du seul chemin que je commençais à maîtriser dans ce labyrinthe dans lequel je m’étais perdue (puis retrouvée totalement par hasard) l’après-midi. Hors de question de rater le dernier bus, surtout que je n’avais vu aucun taxi (allez, j’exagère, 1 en 6h!!!) et ai-je besoin de préciser que Uber ne couvre pas la zone...

20h34, le bus, sauvée !! 3 passagers dont moi! Au bout de 4 arrêts, le couple est descendu! J’étais à présent seule avec le chauffeur : mais c’est quoi ce trou perdu dans lequel je suis allée m’enfoncer, encore heureux qu'il y ait le wifi!!


Direction le restaurant, le propriétaire commençait à me connaître, quelques locaux et touristes locaux (j’entends des italiens venus d’ailleurs) à l’extérieur, à l’intérieur la grande salle était vide. J’ai dîné et je suis rentrée à l’hôtel, il était 22h, mais on aurait dit 2h du matin. Je crois me souvenir qu’entre 2 aboiements de chiens, je m’entendais respirer!

Une fois à l’hôtel, j’ai cherché comment rejoindre les Pouilles, les vrais, là où c’est vraiment joli... Google maps, itinéraire depuis l’hôtel en bus: 13h de trajet : non mais, c’est une mauvaise blague, ce n’est pas possible !! Passons. Qu’en est-il pour aller voir les jolis toits de chaume un peu plus au sud ? 6h. Bon, j’abandonne... Dernière option : rester à l’hôtel. Ce qui n’a finalement pas été si désagréable, il a plu tout l’après-midi.

Je suis allée dîner dans mon restaurant habituel. J’étais très fière de répondre au patron que le lendemain je ne reviendrais pas, les vacances étaient finies! J’aurais aimé découvrir d’autres restaurants, mais cette extrême tranquillité me faisait froid dans le dos, les chiens aussi et hors de question de rajouter ne serait-ce que 2 minutes supplémentaires à mon trajet retour du restaurant. Au moins, les rues étaient bordées d’habitations, bien qu’elles avaient l’air vides avec leurs volets clos, de jour comme de nuit...

Inutile de vous dire que j’ai détesté cette ville, même si j'ai pris du bon temps à vélo, à parler aux quelques rares personnes que j’ai croisées dont des touristes genevois, tout aussi surpris que moi du calme de cette ville. Je me suis reposé c’est certain, mais je n’ai pas fait de tourisme.

Où étaient tous ces italiens dont on dit qu’ils parlent fort?


En sortant de l’avion de retour, il y avait cette affiche disant Paris vous aime, je me suis répondu à moi-même, moi aussi je t’aime Paris!

Le « PARDON !! » du parisien pour que je lui cède le passage, le train bondé, tout cela m’a semblé presque agressif; et dire que quelques heures auparavant, j’avais toute une rue pour moi toute seule au point de pouvoir marcher au milieu, un bus entier pour me ramener à l’hôtel. En tout cas, une chose était sûre, au moins j’étais de retour à la civilisation...

C’était le récit de mon inoubliable et littéralement incroyable escapade dans la ville morte. C’est bon d’être de retour à la maison...

#parisjetaime,#jerevedesvraiespouilles,#remboursezremboursez

2 commentaires


The Nest
The Nest
19 juin 2018

Non je n'ai pas vraiment pris de photo! Mes yeux avaient suffisamment imprimé tout ça pour que je l'enregistre en plus :-)

Etrangement, les Vrais Pouilles restent encore dans ma liste de lieux à visiter!!

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stephuret
17 juin 2018

Bizarre Bizarre... deux voyages dans les Pouilles pour ma part et sans doute les deux week-ends les plus dépaysants de toute ma vie ! Un booster de bonne humeur et de remise en forme. Bon c’est vrai que c’était pour retrouver des amis : mariage et baptême, super organisation et polyglottes : AMAZING quoi ! J’espère que tu as pris des photos.... en général, ce sont les meilleures ! Souvenirs d’une virée aussi étrange que ce voyage italien mais en Ecosse, et de magnifiques photos au final ! Et puis ça laisse des souvenirs « du coup » ! Quant au chien, c’est un acte manqué : c’est juste que la vie parisienne n’était pas pour lui, sinon c’est sûr, tu l’adoptais…

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